C'est ce qui s'appelle être au mauvais endroit...[PV : Sirius Aldebourne]

Mh.
Cette odeur, il la reconnaît. Il l’a eue quand cette personne lui a rendu visite à l’hôpital pour une consultation, mais il ne pensait pas que cette personne serait le genre à aller dans un bar. Sirius aime bien passer par là, avant d’aller travailler ou après, tout dépend de son emploi du temps à l’hôpital. Il lui arrive de travailler la journée même si ce n’est pas ce qui lui plait le plus… Aujourd’hui ce fut le cas, donc il a toute une nuit devant lui, à ne pas savoir quoi faire si c’est peut-être aller embêter ses compères vampires tout à l’heure ? À voir, il faudrait qu’il envoie un message même si ce n’est pas un grand fan de la technologie. Mais bon, là, tout ce qu’il fait, c’est siroter une bière, dont il s’est habitué au goût avec toutes les années… La bière n’est pas meilleure que celle de l’Allemagne, mais ce n’est pas grave, encore moins celle d’lIrlande, mais encore une fois: ce n’est pas grave. Au moins, c’est un pays où il y a de la bière et ça fait du bien.

Donc oui, il sirotait tranquillement sa bière quand il sent l’odeur d’un sorcier qui entre dans un bar. Ce sorcier n’est nul autre que Keller, qui s’est mis devant le comptoir et qui commande une boisson. Sirius observe tout cela d’un oeil attentif, aimant bien ce bar parce que c’est toujours une scène de théâtre: il se passe des choses et là…

Une bagarre, comme d’habitude.

Des fois, c’est pour une broutille et ça part en vrille, ça se calme pas très rapidement avec toutes les créatures (et heureusement qu’il n’y a pas de loup garou, l’odeur est insupportable). Sirius étant bien dans le coin reculé, il est épargné de toute cette bagarre et se fait un peu la commère à observer cette scène. Il fronce légèrement le nez en sentant l’odeur du sang encore plus forte que parmi tant d’autres. Le sang du sorcier, toujours ce même: Keller. Il n’arrête pas de se faire remarquer depuis le début celui-ci…!

Sirius réfléchit à ce qu’il pourrait faire. La sortie principale est bouchée, les gens continuent de se bagarrer. Il boit sa bière et se penche sur le côté pour éviter un projectile, comme d’habitude avant de déposer la chope sur la table, puis de se lever mine de rien. Il ne va pas arrêter la bagarre, il n’en a pas trop envie et se dirige vers Keller, dont il pose la main sur l’épaule. Il le tire avec lui vers la porte du personnel. « On sort par là. » dit-il calmement, sans poser un regard sur Sasha, dont il sait qu’il aura du mal à résister à la vue du sang. Ce n’est pas toujours facile d’être médecin cela dit, mais eh. Ça vaut toujours le coup. Il lâche l’épaule de Keller pour lui laisser la liberté. « C’est la sortie du personnel, je l’emprunte quand ça barde souvent et oui, ça arrive régulièrement les bagarres, vous n’avez pas choisi le bon endroit pour être tranquille. » Il passe devant les loges du personnel avant d’arriver devant la porte de sortie qu’il ouvre, il remet correctement son manteau pour éviter d’avoir froid et observe déjà le ciel noir, la nuit tombe de plus en plus tôt maintenant. « Je commence sérieusement à croire que vous n’avez pas de chance, à vous retrouver dans des situations qui vous amènent souvent à l’hôpital comme celui ci. » Il désigne d’un geste de menton la main entaillée de Keller, dont il ne peut pas ignorer avec l’odeur de plus en plus forte.

Il l’a emmené loin de toute cette agitation, de cette bagarre dont Keller n’intégrait pas finement. C’était comme voir une tâche dans ce petit tableau qui se composait sous les yeux de Sirius, puis bon, connaissant ce patient: il allait se faire mal plus qu’il ne le fait maintenant. Donc oui, il fallait faire quelque chose tout de suite et cela implique de l’emmener avec lui par la porte de service. Évidemment que Keller allait le reconnaître tout de suite et se mettre à lui parler sans cacher sa joie de le retrouver là… Mais surtout, il lui a bien dit qu’il serait venu plutôt dans ce bar ? « Mh mh… » répond-t-il tout simplement en plissant les yeux. Bon, il n’y reste pas trop là-dessus qu’il préfère enchainer sur le manque de chance, se disant bien que pour cette première fois, Sasha n’est pas venu pour lui. Au contraire. « Vous auriez pu aller dans un salon de thé, vous auriez évité d’être bousculé ainsi. » C’est plus le genre de Keller que de Sirius, qui lui a vraiment connu les bars à travers les siècles. Il s’arrête et observe autour de lui, maintenant qu’il a relâché Keller quand ils sont dehors, dans le noir et le froid.

L’odeur lui titille les narines, c’est terrible. Ce sang coule vraiment et bien sûr Keller affirme que son entaille est assez profonde. Pourquoi Sirius l’a-t-il aidé à sortir de là ? Il savait bien ce qui pourrait se passer là, maintenant… Il n’avait pas envie de se torturer davantage et pourtant, le voilà. Devant Keller qui fait mine de chercher un médecin, avec un petit air angélique alors que Sirius reste sérieux. Il peut voir avec distinction la blessure et le sang qui coule, clairement: ça coule bien. Sirius soupire et roule les yeux en cherchant dans la poche un mouchoir. « Vous allez avoir besoin que je retire les débris mais comme vous vous êtes appuyé avec votre mouchoir, vous les avez enfoncé, je ne peux pas les retirer comme ça non plus. Il faut passer chez moi, je ne vis pas loin de là. Tenez, vous le mettez sur votre blessure, mais ne l’enfoncez pas. » dit-il sérieusement en tendant le mouchoir à Keller, qu’il pince du bout de ses deux doigts. Quand il le récupère, Sirius finit par lui tourner le dos pour commencer à marcher vers chez lui.

L’odeur du sang est vraiment forte, si appétissante, ça fait une éternité qu’il n’a pas goûté à celle d’un sorcier et c’est si tentant. Pourtant, il se doit retenir, pour l’instant. « Prenez note que cette consultation ne sera pas gratuite. » Parce que oui, il compte bien en profiter quand même. L’argent, il s’en fiche, il en a tellement, le sang ? Ça ne court pas des rues comme ça. Il pourrait remercier la bagarre imprévue (pas tant que ça) pour ça.

Au bout de cinq minutes, ils arrivèrent devant une boutique, dont une porte qui doit mener au dessus est à côté. Il sort les clés et ouvre cette porte, puis monte les escaliers jusqu’au premier étage. Il ouvre la porte de son appartement bien rangé, nettoyé et surtout bien fermé. Peu voire pas du tout de poussière y est et pourtant, cet appartement donne un air austère, trop bien rangé. « Gardez vos chaussures et installez vous là. » dit-il en désignant du doigt le canapé, du salon ouvert qui donne également la vue sur la cuisine aussi de l’autre côté de la pièce. « Je vais aller chercher mon matériel. » Et il ne perd pas de temps, il n’a pas retiré son manteau, ni ses chaussures qu’il va chercher le matériel, laissant Keller découvrir les lieux un peu. Il a allumé la lumière à la dernière minute, si lui n’en a pas besoin, c’est toute une autre histoire pour le sorcier. Enfin bon, au bout de deux minutes, il revient avec un verre vide qu’il a récupéré de la cuisine. « Mon prix, c’est votre sang que vous êtes en train de perdre, que vous laisserez couler dans le verre. » Sans quoi, il ne le soignera pas. Puis il préfère cette option-là, que de devoir le mordre directement où tout pourrait déraper.