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Hopeless wanderer [Luz]

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Oneiros
Shahinaz El-Sayed

Shahinaz El-Sayed

Oneiros

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Hopeless wanderer
May 2023 —  @Luz Blackburn
C’est une pâtisserie tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Un minuscule coin salon de thé, quatre tables et un porte-parapluie, occupe l’espace sud contre les baies vitrées. Une porte crème, ornée de lettres de Scrabble et de trois dés dessinés par une main enfantine occupe l’espace arrière : la pancarte improvisée annonce salle de jeux – ouverture de 16 à 01h. Les clients vont et viennent, chacun récupérant qui de son chocolat, qui de son gâteau aux petites décorations trop rondes pour être réelles. Derrière le comptoir, une jeune fille s’affaire : on ne lui donne pas plus de vingt ans – encore que l’âge facial soit de nos jours de plus en plus flou. Des cheveux d’un brun mordoré tombent en bouclettes lourdes sur son uniforme bleu ciel, chacun de ses pas les fait tressauter alors qu’elle rebondit sur les dalles couleur de lait. On devine aux marques sur sa peau qu’elle a l’habitude de porter des bijoux au soleil : à son annulaire gauche se devine même la marque d’une alliance – mais, au vu de son âge, sans doute n’est-ce qu’une marque parmi d’autres.
Elle est en apprentissage, semble-t-il, et pourtant se comporte comme la reine en ces lieux. Accompagnée d’une autre aide, elle réorganise, papote et oriente les clients venant elle. On est habitué à la jeune Nour dans le village. Nour aux accents charmants un peu surannés, Nour au sourire parfait et joyeux et aux doigts agiles, à la langue facile et aux souvenirs brumeux.

Dans un coin de la pièce, juste à côté de la porte donnant sur la salle ouverte, une femme d’une trentaine d’années, un livre à la main qu’elle ne lit pas, garde un œil sur sa sœur. Oh, la jeunette s’en sort très bien toute seule, mais il est toujours important pour la lectrice de garder un œil sur ton aînée. (Le contraire étant, secrètement, la véritable raison de sa présence ici : Nour surveille sa sœur. ).  Dehors, la pluie bat à verse le pavé du vieux port. Il est dix-huit heures et l’arrière-salle où s’entassent les jeux entrain d’être déballés est presque vide : personne n’a voulu braver l’orage tonnant au-dessus de leurs têtes.

Shah avait prévu une séance de jeu de rôle, ce soir : les affiches ont été distribuées à chaque client, les pages facebook et les statuts twitter actualisés pour l’annoncer, et ce soir cependant la brune cadette se retrouve sans personne pour passer la soirée. Morose, elle ramène à elle sa tasse de thé fumant et observe sans grande conviction les personnes passant les portes de la petite enseigne. La plupart repartent presqu’aussitôt, ou viennent en groupes auxquels elle n’a aucune chance de se greffer.
Autant rentrer et regarder une série dans son minuscule appartement : au moins se sentira-t-elle moins seule. « Ca ne vous dirait pas, une partie ? » propose-t-elle à la première personne dont elle croise le regard. Elle a l’air inoffensive avec son sourire et ses grands yeux, sa tasse de thé et son cardigan bleu. Elle aurait l’air d’une cruche, si elle n’avait pas trois jeux de société empilés sur la table.
Fae
Luz Blackburn

Luz Blackburn

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Représentation : Hopeless wanderer [Luz] E1b0b39cce99539f27c53f3c3cf047f55755f78b
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Hopeless wanderer
May 2023 —   @Shahinaz El-Sayed
L'orage gronde, les éléments se déchaînent, et pourtant, malgré le risque de finir foudroyé.e, tes pas battent le pavé. Un parapluie sombre entre les paumes, le tout assorti de ta capuche bien placée sur ta tête, tu avance jusqu'à cette petite pâtisserie. Naguère simple pâtisserie, aujourd'hui transformée en bar à jeu. Il y a des évolutions qui ne peuvent survenir qu'avec le temps. Il y a de cela un siècle, les adultes jouaient à certains jeux, uniquement pour gagner de l'argent en pariant. Les jeux appartenaient à l'enfance. Aujourd'hui, le monde avait évolué dans une direction, bien moins strict, moralisatrice. Tu te souvenais encore de l'entre deux guerres, de ces apparences qu'il fallait garder. Et finalement... En y repensant, tu étais bien heureux.se d'avoir quitté le monde des humains, d'avoir pu vivre ta propre vie. D'avoir pu être toi même.

Tu passes la porte de la dite pâtisserie, refermant la porte derrière toi et repliant ton parapluie pour le poser dans le pot prévu à cet effet. Ta capuche est rabattue vers l'arrière, dévoilant une masse de boucles difficile à dompter. La veste longue, noir, cachait par dessous une chemise d'un prune vif sur lequel quelques motifs de caméléons s'étendaient, elle était entrouverte, juste assez pour semer le doute. Un jeans noir, taille haute complétait ta tenue. Une chaîne en or blanc cernait ton cou.

Tu t'approchais du comptoir, commandant un chocolat chaud, nappage caramel et une pleine assiette de biscuit, déposant quelques billets sur le comptoir, tu reviendrais sans doute en recommander. Tu en avais besoin. Alors que tu remercie la jeune femme de l'autre côté du comptoir et que tu pars t'installer avec ton précieux paquetage, on t'interpelle. La femme ressemble trait pour trait à la plus jeune. Si ce n'est qu'elle est plus âgée. Tu lui fais un sourire malicieux, mutin diraient certains. T'en avais pas d'autres des sourires pourtant.

"Bah écoutez, j'ai rien de prévu donc... Avec plaisir ! J'tiens à dire que j'suis bon.ne joueureuse." Tu poses délicatement ta cargaison sur la table, t'installant sur une chaise. Délestant ton manteau sur le dossier de celle ci. "J'm'appelle Luz."  Que tu lances, ton regard se pose un peu partout. "J'venais quand c'était encore qu'une simple pâtisserie, ma mercerie est dans la rue. Vous faites souvent des animations ? J'sais pas trop si j'aime les jeux de sociétés j'avoue. J'y joue très peu, j'trouve jamais quelqu'un pour le faire. Vous me proposez quoi ? Rien de trop compliqué hein ? Par contre si besoin j'suis pas mauvais.e en math !" Tu portes une cuillère de chantilly à tes lèvres avec une moue gourmande, avant d'embarquer les deux sachets de sucre qu'on t'avais posé sur le bord de la tasse pour les délester dans ta poche. Tu en aurais sans doute besoin bien plus vite que prévu.

"On partage ?"
Que tu lances, glissant l'assiette de sablés entre vous deux. T'en pioche un que tu portes à tes lèvres, quand tu manges, tu parles pas. T'es exalté.e comme toujours. Sensiblement branché sur une prise à haute tension, tes pensées fusent, s'échappent de tes lèvres sans que tu parviennes à les ravaler.  
Oneiros
Shahinaz El-Sayed

Shahinaz El-Sayed

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Hopeless wanderer
May 2023 —  @Luz Blackburn
Le brouhaha ambiant d’une salle emplie de gens affairés aux affres du jeu – certes légal et bien moins dangereux que n’importe quel autre jeu d’argent – a le don d’apaiser l’esprit de Shahinaz. La porte entrouverte laisse échapper juste assez de décibels pour que l’on se rende compte plus que facilement que l’endroit est bien habité malgré les torrents se déversant à l’extérieur. L’odeur aussi : celle des boîtes rouvertes et refermées, la cire du parquet, la moquette nettoyée deux jours plus tôt dans le coin calme et narration où personne ne lance les dés, le fumet humain mêlé au café et au thé bien assez fort pour les deux oneire, perdues dans la grisaille anglaise. Et Shah, cerbère inoffensif, se dresse à l’entrée sans jamais la barrer.

Elle avait lancé un appel à l’aide aux inconnus défilant devant le comptoir sans grand succès jusqu’alors : sa sœur se targuait d’un C’est ma sœur, elle veut juste vous éviter la pluie. Amusé qui rassérénait les clients alors en plein doute qu’une inconnue leur propose des cartes. Netflix se rapproche à chaque refus, pas après pas – ses talons sur le sol font tudum, l’oneira peut les entendre résonner au rythme des non, désolé.
Heureusement pour elle, on finit par répondre à son appel. Un sourire éclaire le visage de la brune comme une enfant s’emballe : la morte peut quelquefois ressembler à celle qu’elle aurait dû être et est restée durant des années. « Chouette. » fait-elle avant de tirer à elle les boîtes, laissant plus de place sur la table pour que l’autre personne ne s’installe.

« Ravie. C’est Shahinaz, je suis la sœur de Nour… Là-bas. Vous devez plus la connaître que moi, si vous venez par ici, » fait la cadette en pointant son aînée derrière le comptoir. Celle-ci agite la main et leur sourit, une des spirales de son tatouage s’enroulant autour de ses doigts. Shah sait que les siens couvrent aujourd’hui tout son dos et ses cuisses, quelques langues audacieuses se dardant sur sa nuque – pas besoin d’un miroir pour le savoir, elle les a senties picoter lorsqu’elle a apposé sa marque sur le libraire sur lequel elle se nourrit environ tous les trois mois. « Rien de compliqué, promis, assure la brune. J’ai des cartes, pour quelque chose de simple… Hm, Love letters est bien en général, il est simple à prendre en main et se joue vite. Sinon on a du Skyjo avec les maths… Oh, ou un Yams si vous préférez lancer des dés. On reste sur du très classique. » Tout en parlant elle en vient à étaler les boîtes et pochettes entre eux deux, le regard plus focalisé sur les jeux qui se dévoilent que sur cellui en face d’elle. Ses gestes sont délicats et légers, un toucher à peine deviné sur les boîtes glissant sur la nappe.

D’un regard doux, presque triste, elle juge les gâteaux poussés entre eux et secoue la tête. « Je n’oserai pas, mais merci. Je fais de l’initiation au jeu de rôle de temps à autre lorsque les gens viennent… Et ne me laissent pas tomber comme là, soupire-t-elle. La tristesse n’est que passagère et s’efface au rythme de sa respiration. La faute au mauvais temps. » Une conclusion fort bonne, qui lui fait relever le minois et détailler un peu plus longuement l’autre sans flancher. Petit nuage qu’elle est, elle n’a aucune émotion passant sur ses traits.
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