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Une poussière dans l'oeil [Camille]

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Vampire
Félix Carter

Félix Carter

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Une poussière dans l'oeil


La toute première fois que Félix avait senti le regard inconnu sur lui, il ne s’en était pas formalisé plus que ça : les gens avaient l’habitude de vous dévisager, de suivre vos pas quelques temps et de se laisser ensuite absorber à nouveau dans les activités futiles de leur existence. C’était le poids de la curiosité presqu’enfantine, la nouveauté délicieuse qu’il incarnait pour une figure anonyme dans la foule. D’aucuns se seraient formalisés de cette attention, mais pas le vampire. Il avait autre chose à penser, une existence à mener et rien à attendre d’une sensation mille fois sentie auparavant.
Le problème, c’était les fois suivantes. Pas la seconde, ou la troisième. Elles furent si espacées dans le temps qu’il eut tout le loisir du monde d’oublier qu’il les avaient déjà ressenties les fois précédentes. L’inquiétude (ou plutôt l’agacement) commença à se manifester lorsqu’il se retrouva à affronter ce picotement sur sa nuque encore et encore à chaque fois qu’il osait mettre le pied dehors.. et que la chose arrivât une fois par mi-semaine ne changeait aucunement la donne.
On le suivait.

Il ne fallut pas longtemps au vampire pour réussir à comprendre plusieurs choses : numéro un, il n’était pas surveillé ou suivi activement. La surveillance manquait de constance et de rigueur, sans doute un amateur, quelqu’un qui n’était pas bien au fait d’où il se rendait et se retrouvait uniquement à croiser sa route lorsque leurs pas se confondaient - à ce carrefour précis, dans les bars bondés où il était traîné de force par les quelques personnes qui se disaient être ses ami.es ou sa famille (Isidore avait encore vingt-cinq ans pour ce genre de sottises). Second point, l’homme était tranquille lorsqu’il rentrait chez lui et verrouillait sa porte. Incapable de magie désormais, il avait pu cependant veiller à s’entourer des talents de ceux qui avaient rejoint au fil du temps la descendance immortelle de son frère.
Dernier point, l’homme puait le désinfectant et semblait aussi fragile qu’un arbuste sous la neige.

Oui, il l’avait vu.

Il avait son odeur dans le nez et son visage au fond du cerveau. Il avait croisé son regard une fois ou deux, juste avant qu’il ne le détournât, et Félix avait sottement cru que sa présence aurait été suffisante pour empêcher le gringalet vu de loin de se remettre à le suivre du regard.

Peine perdue si l’on en croyait le sérieux inconfort qui venait de se loger dans le creux du dos du brun. On le fixait. La blibliothèque, ouverte pour les nocturnes, était particulièrement emplie ce soir-là, et lui flânait du côté des livres peu recommandables lorsque la sensation trop familière de ses derniers temps était venue le déranger. Tournant la tête, il apperçut entre deux livres parlant de… Frère ? Sa tête lui parlait de frère… Un œil et un visage plus pâle que le sien. Il se glissa alors tout naturellement jusqu’à lui, les mains dans les poches, ses manches de chemise remontées sur sa peau cadavérique et parfaite. « Je peux savoir ce que vous faites ? » demanda le sorcier maudit avec son détachement habituel.
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Camille Orwell

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Une poussière dans l'oeil


Cela faisait plusieurs fois que ton chemin croisait le sien. Généralement en début de soirée, alors que tu rentrais à la maison. Tu empruntais le même chemin que lui, avant de dévier pour prendre le bus. Tes yeux glissaient généralement sur lui, de ses boucles d'ébènes, à ses traits plein de ce flegme et de cette morosité, ce spleen qu'il portait sur ses traits et qui faisait écho à cette douce et pénible douleur qui t'arrachait parfois le coeur.

Ton regard cherchait le sien... Souvent même. Ton regard avait cette soif, cette envie d'être remarqué, et en même temps, t'étais plein de cette trouille, cette appréhension du rejet que tu étais persuadé de te prendre si tu t'approchais de lui, si tu lui parlais. Les "#pasdanslarue" ça t'avais marqué. Vos regards se croisaient, plusieurs fois, mais impossible de faire le premier pas, y'avait cette angoisse, cette peur enfantine d'être à nouveau pris pour cible, d'être à nouveau celui de qui on se moque.

Ce soir là, t'étais allé à la bibliothèque, tu profitais de l'amplitude horaire de chaque bâtiments, tous les soirs, c'était comme ça ici. Tu savais pas pourquoi, étrangement, certaines administrations étaient ouvertes si tards, pourquoi ici, et nul part ailleurs. Mais t'avais arrêté de chercher à comprendre. Et t'avais accepté ce fait. Tu t'étais donc d'abord arrêté du côté des sciences, et avait choppé deux livres, l'un sur le comportement des chats, et l'autre sur les émotions éprouvés par les animaux, écrit par Darwin. Tu les avais calé sous ton bras, avant de te rendre au rayon fantasy/Fantastique. Un rayon que tu ne connaissais que trop bien, tu avais tendance à dévorer tout ce qui te tombait sous la main. Bon... Désormais tu avais du goût, et il allait vers certains romans plus que d'autres. T'aimais pas trop la romance, tu avais tendance à te faire chier. Peut être parce que tout ce que tu voyais était très hétéro-normé. Peut être parce que tu ne te reconnaissais dans aucun des livres que tu voyais.

Tu avais finalement calé sous ton bras un autre roman "Prisme" un roman de science fiction à la couverture toute simple. Pas de dessin promettant vaisseaux spatiaux ou troupes nomades d'extraterrestre, juste une histoire monstrueusement intrigante. Tu avais fini par te figer, quand, entre deux étagères, tu l'avais vu. Ton mystérieux homme. Tu avais choppé le premier livre que tu avais, un livre de fantasy comme il y en avait des tas, et l'avais ouvert au hasard. Lorsque tu relevais les yeux, il avait disparu, mais une voix grave, rauque et traînante te fis sursauter. Elle venait de derrière toi, c'est là que tu le vis, il lorgnait par dessus ton épaule, la couverture beau du livre était lourde entre tes mains, encore plus quand tes yeux se posaient sur les lignes, et sur l'évidente scène de coït qui avait l'air de s'y dérouler, tu claquais ce livre, peut être un peu trop fort, avant de le remettre à sa place.

"Je... Heu... Je cherche un livre, mais je ne le trouve pas. Je vous ai vu et ... Heu... J'ai perdu le fil, je... Excusez moi, j'vous vois souvent, j'trouve que vous ressemblez un peu aux bustes qu'on voit, des dieux grecques dans les musées... Oh mes dieux... J'ai dis ça à voix haute..."
Et ton cerveau, ton pauvre petit cerveau, qui s'emplissait d'une information, une seule et unique... Tu voyais déjà la migraine poindre, mortel épieux contre ton crâne.

"Vous saviez que les statues de la Grèce antique n'étaient pas blanches, mais étaient généralement peintes ou recouvertes d'or ? On pense trop souvent qu'elles sont toutes blanches..."
Tu te cachais derrière un autre livre... Te mordant les lèvres. "Pardonnez moi j'ai... Cette mauvaise habitude..." Et de nouveau, le phénomène se produisait, une tête qui s'emplit d'un seul et même message, que ta bouche ne pouvait t'empêcher de sortir. "En Perse, pour dire "je t'aime" on dit parfois "Je mange ton foie"." Tu lèves les yeux au ciel, murmurant entre tes dents un petit "C'est pas le moment", avant de regarder l'homme à nouveau, un air timide sur le visage. Les joues rouges, le coeur battant, beaucoup trop vite.

"Vous... je... Scusez moi. Passez une bonne jou... Soi... nuit !"
Que tu lances, oubliant totalement les livres que tu avais mis de côté pour toi, et fuyant à l'autre bout de la bibliothèque.
Vampire
Félix Carter

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Une poussière dans l'oeil


Si l’homme avait eu l’occasion de lire toute la page ouverte par mégarde par l’inconnu en face de lui, détaillant une scène qui portait ses lèvres son coeur pourtant bien accroché de bête de la nuit, il n’en laissa rien paraître. C’était son choix que de salir ses yeux avec de pareils écrits, où la bêtise rivalisait sans problème avec la niaiserie pure – quand ce n’était pas pire. Ses yeux abyssaux, trous noirs mornes et vides de toute lumière, suivirent ses mouvements sans s’inquiéter le moins du monde du trouble qu’il semblait provoquer chez l’autre : après tout, celui-ci n’avait-il pas cherché à le provoquer, lui, Félix, en le suivant du regard jour après jour à chaque fois que leurs routes se croisaient ? La Vallée n’était pas si vaste que ça. On en avait vite fait le tour (encore plus lorsque l’on en connaissait chaque traboule et chaque demeure, même aujourd’hui close). Leur rencontre était vouée à trouver une échéance un jour ou l’autre. Pourquoi était-il surpris ?

Les éternels oublient bien vite comment pensent les humains. Le vampire s’accorda cette réflexion, assortie au claquement du tome honteux. Impassible face à l’autre, il se contenta de lâcher un « Merci. » soufflé du bout de ses lèvres apparemment bonnes pour l’envoyer dans un musée. La remarque avait de quoi désarçonner – pas le Hauteville, non, habitué qu’il était aux compliments soufflés à son égard. Il avait été un seigneur, autrefois ; on avait tenté de l’amadouer bien des fois. L’homme était, à ce stade, blindé.
Son visage demeura de marbre tandis que le jeune dégingandé, silhouette filiforme se détachant sur le mur de la bibliothèque bien vide ce soir, s’amusa à lui balancer tour à tour des informations pour le moins disparates. Confus, le brun entrouvrit la bouche tout en cherchant quoi répondre à ces informations plus que décousues. « Eh bien... » lâcha-t-il avant de s’interrompre : le jeune homme avait fui.

Intrigué, le vampire ne trouva rien de mieux que de se lancer à sa poursuite… Sans présenter la chose de cette manière, bien évidemment. Il se contenta de suivre la piste jusqu’à l’homme, empruntant les mêmes couloirs de son pas léger et un peu traînant. « Vous fuyez la conversation, remarqua le brun en atteignant sa hauteur à nouveau. Ce n’est pas la première fois que vous m’observez. Vous sentez-vous coupable de quelque chose, ou juste… Mortifié d’avoir parlé de vouloir manger mon foie ? Sachant que ce genre de confession pourrait vous mener loin de chez vous, en des territoires que vous ne voulez pas explorer, conclut-t-il avec un sourire faussement aimable. Je m’appelle Félix. Et vous êtes ? »

Il laissa à peine une seconde s’écouler, lui tendant la main, avant de rajouter : « Félix qui signifie heureux. Célébré le 18 mai pour Félix de Cantalice, mais aussi le 31 pour celui de Nicosie. Porté par les papes, cinq si l’on compte les antipapes, trois si l’on récuse leur avènement. »
Oh, il pouvait, voulait ! Le prendre à son propre jeu. C’était dit sans moquerie, malgré son sourire en coin et la lueur vague au fond de son regard si froid. De chaque conversation, le vampire avait le dernier mot.
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Camille Orwell

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T'avais quitté la conversation, ça t'arrivais rarement, mais ton coeur s'était emballé, tu te retrouvais incapable de rien dire. Tu te retrouvais dans la zone des périodiques, te rendant compte que t'avais lâché tes livres, tu avais fini par te pencher sur une revue animalière, attendant que ça se calme, qu'il parte. Parce que tu savais que tu t'étais grillé de la plus irrémédiable des manières. Tu étais gênant, on te l'avais fait comprendre de bien des manières, à la fac. Ne pas savoir quoi répondre, ne pas avoir les codes, et sortir toujours des anecdotes au pire moment, c'était le meilleur moyen d'être moqué et pointé du doigt. Tu n'étais pas prêt. Tu avais surtout peur, parce que tes différences, aussi incroyables soient-elles, selon ton père, faisait de toi une putain de cible mouvante sur laquelle tirer à balles réelles.

Tu te laissais choir sur un fauteuil, une voix te faisant redresser la tête pour planter ton regard dans celui, sombre, de l'autre homme. Tu te mordilles la lèvre un moment. "On dit que les premières impressions sont importantes. Je suis pas sûr qu'elle soit bonne pour vous alors... Ouais, j'ai préféré fuir." Que tu souffles, avant que tes dents ne reviennent bouffer tes lèvres de stress. Concrètement, tu ne pouvais pas plus te ridiculiser. La suite, t'y étais pas prêt, tu écarquillais les yeux face à ses mots avant de commencer par un : "Je ne veux pas manger votre..." Bon... En réalité tu ne pouvais pas mentir, t'avais eu un coup de coeur monstrueux pour lui. "J'suis mortifié. C'est le bon terme. Je... Vous savez je choisis pas de balancer toutes ces infos." Oh il ne pouvait pas voir les rameaux d'olivier qui marquaient ta peau, trace invisible aux yeux des autres de ton appartenance aux paladins. "Vous parlez de la prison ou du cannibalisme ? Dans un cas comme dans l'autre, je ne suis pas sûr de vouloir les explorer. La consommation de viande humaine entraîne une sorte de maladie semblable à la vache folle, elle peut se déclarer plus de cinquante ans après cette dite consommation, vous le saviez ?" Et tu esquisses un sourire désolé. "Pardonnez moi, j'ai recommencé. Je... Heu... J'pense vous allez finir par me détester, déjà que vous vous sentez traqué par ma faute... Vraiment je suis désolé."

C'est un regard piteux que tu portes sur le beau brun quand tu murmure un simple : "Camille", à sa litanie, ton regard s'allume de curiosité. Tu avais toujours eu une sorte de candeur dans le fond du coeur, et toute la misère du monde n'avait pas pu la chasser.

"Wah... Et vous recevez deux fois plus de bouquets de fleurs pour votre fête ? Et c'est quoi un antipape ? C'est fascinant."
Que tu lances, le regard brillant d'un intérêt. "C'est un joli prénom je trouve." Que tu murmures avec une certaine retenue, si bas, que tu n'es pas sûr que l'autre t'ait entendu, et dans le fond... Tant mieux. "Désolé... Pour... Heu... Vous avoir maté à chaque fois qu'on s'est croisés, je me rend bien compte que c'est... Un comportement misérable. J'le ferais plus..." Que tu marmonnes. "C'est juste que... J'vous trouve élégant quoi et..." Et bordel il était beau, mais tu pouvais pas aller plus loin sur ce terrain là, tu savais que c'était un chemin dangereux. Mais t'affichais clairement ta sexualité sur quelques badges qui ornaient ton sac. Ou alors tes lacets arc en ciel. Tu regardes une nouvelle fois l'homme. Tu lui donnais quoi ? Trente ans ? Trente cinq ? Il était plus vieux que toi, se dégageait de lui une certaine sagesse, la sérénité qui ne s’acquérait qu'avec les années qui s'égrainent, tu trouvais ça... Fascinant. "Vous voulez discuter avec moi, que vous revenez, Felix ? Ou vous voulez juste me rendre la monnaie d'ma pièce ?" Que tu lances, ton regard brillant d'une pointe d'amusement, dans ta morosité ambiante.

 
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Félix Carter

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Félix n’appréciait pas qu’on le fuit : l’instinct prédateur et ce genre de choses… Pas qu’il eut choisi de voir le jeune homme détalant comme une proie ! Mais que pouvait-on faire contre cette malédiction qu’Isidore avait posé sur lui et sur le reste des infortunés immortels ? Donner la chasse à quelqu’un alors qu’il n’était, jusque là, pas spécialement en recherche de frissons ou en traque active ne lui donnait guère envie. Il le suivit en réfrénant le besoin de chasseur de suivre sa trace : il se contenterait d’écouter son pas lourd d’humain se déplacer à travers une bibliothèque majoritairement vide.
Voilà qu’il devenait masochiste et s’imposait la présence d’un homme mentalement curieux – pour ne pas dire totalement fou à lier, à ce que le Hauteville comprenait. Il hocha la tête sans vraiment rien dire à ce sujet : au cours des siècles, il avait vu les hommes incapables de se taire finir enfermés ou mourir. Il savait que des afflictions de l’esprit étaient capables de vous plonger dans ce genre de choses à vie. Certes, dans la plupart des cas, il s’agissait d’injures et d’insultes… mais jamais personne n’avait dit qu’il ne pouvait pas y avoir des faits aléatoires également, pas vrai ? De toute manière, le vampire n’était pas médecin.

« Je parlais du cannibalisme… sur lequel vous semblez un peu trop renseigné, également. Votre savoir n’a donc aucune limite ? » demanda le brun sur un ton nonchalant totalement feint… Ou non. Il s’en fichait, la pique était entièrement gratuite. « Il n’y a pas de souci. Si vous m’ennuyez, je le ferai savoir, croyez-le. » Terrifiant dans son flegme et son calme, il glissa ses mains dans sa poche et abaissa le bouton de son portable pour le mettre en silencieux sans même le voir : le jeunot méritait bien ça. Un peu d’attention.
Peut-être finirait-il par ne plus trop parler, à ce rythme, si on le laissait papoter de tout son saoul.

Peut-être qu’il n’aurait pas du lui donner son nom. « Je ne fête pas ma fête, les fleurs n’encombrent donc pas ma maison. » laissa-t-il échapper (presque) aimablement, se forçant à garder une forme de politesse au coeur de la conversation. De manière générale, le jeune, Camille, ne pensait pas à mal : il avait ressenti pour lui ce même attrait que d’autres avaient pour la flamme, l’alcool ou la mort. La beauté en elle-même était une addiction sans retour, et ce n’était pas un péché que de garder un œil sur les autres – cela, en revanche, en devenait un lorsque les pensées se teintaient de stupre et d’envie.

Secouant sa tête légèrement, le brun quadragénaire chassa les pensées surannées qui parasitaient son bon sens. Il lui arrivait quelquefois encore de s’en vouloir d’être, au fond de lui, soumis à une forme d’humanité. « Disons que vous êtes pardonné. La prochaine cible que vous prendrez, allez lui parler au lieu de vous cacher, vous la mettrez moins mal à l’aise. » fit le vampire en esquissant un haussement d’épaules. « Vous m’avez l’air d’un jeune homme intéressant, pourquoi ne voudrais-je pas discuter avec vous ? Mis à part votre habitude à fixer les gens de loin, vous semblez sain et équilibré, Camille. »
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Camille Orwell

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Tu avais détallé comme une gazelle effrayée. Ce n'était pas vraiment la meilleure réaction mais la honte t'étreignait, et avec ce sentiment, les connexions neuronales de ton cerveau, cruelles traîtresses avaient ravivés quelques souvenirs déplaisants, des moqueries, autant de coups dans ton ego déjà a terre.

Mais cette histoire ne se terminerait pas avec ce chapitre honteux, en tout cas, car l'homme était revenu vers toi. Il avait ce regard hanté, emplit d'une mélancolie capable de te haper avec la puissance de deux trous noirs que tu ne pourrais jamais combler. Il y avait un charme presque éthéré, dans ses regards, dans ses mots, dans sa voix, impérieuse, hautaine même, dont tu savourais, avec avidité, chaque syllabes, les laissant rouler sous ta langue avide.

"Ma malédiction n'a aucune limite non." Que tu réponds du tac au tac. "Je choisis pas je le fais malgré moi mais... Bien envoyé vous manquez pas de mordant."

Et tu le regardes, avec ces yeux pleins de curiosités qu'a façonné Athéna elle même, cet émerveillement enfantin de touche a tout, car tu es curiosité, de par tous tes sens, de la pulpe de tes doigts jusqu'au bout de ta langue. "Oh ? Je note que vous n'aimez pas les fleurs." Que tu murmures avec ce demi sourire amusé. Pas de fleurs pour agayer un intérieur sans doute gris, cubique, moderne, fonctionnel.

Tu penches la tête, un voile de tristesse dans le regard, une morosité qui te colle a la peau comme du tue mouche a une nuisance volante, et tu te mordilles la lèvre, l'angoisse qui se dégage de ta peau.

"Oh... C'est juste que... C'est ce qui ressort beaucoup de mon vécu, dernièrement. Je... Suis trop étrange trop excentrique trop... Moi." Que tu laisses échapper, d'une toute petite voix, comme si cet aveux allait faire surgir cette horde de persécuteurs, tu baisses les yeux, évite tout contact visuel, de peur de voir la même chose dans ses prunelles que ce que tu as déjà vu cent fois. Calimero, qu'on ignore, qu'on pointe du doigt et qu'on écrase. Tu sors de tes poches un bloc de post it aux formes de dinosaures, en sélectionne un, un diplodocus. Et tu notes ton numéro à l'encre rose, le tout accompagné d'un petit coeur stylisé que tu t'amuses a faire, avant d'attraper sa main de d'y coller ton oeuvre d'art.

"Bon faisons les choses dans le bon sens alors... Et sans avoir de mauvais comportements. C'est mon numéro, si vous voulez... Qu'on apprenne à se connaître. Si vous le souhaitez, vous voulez boire un café ? Un thé ? Un verre avec moi ce soir ?"
Et tu parles parles, comme si l'espace laissé vacant allait instaurer un malaise, comme si le charme allait se rompre dès lors que tu cessera d'occuper l'espace, comme si tu craignais... De disparaitre.
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